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Échapper à l'algorithme

Après 15 ans d'utlisation, les "Réseaux Sociaux", me semblent définitivement condamnés. J'en arrive à cette libératrice conclusion : par leur structure et leur nature, la manière dont ils nous connectent et sont orchestrés, ils sont privateurs et libertés, oligarchiques.

Quelques arguments

Ils appartiennent à des milliardaires qui cherchent à capturer notre attention. Ils sont contrôlés par des algorithmes qui cherchent à optimiser ce "temps de cerveau disponible". Ces algorithmes ont la fâcheuse tendance à faire monter des publications violentes, anxiogènes, et qui génèrent beaucoup de clics et de réactions et d'anxiété. Ces publications sont mises en avant car à être mis en avant et deviennent virales. Il ne poussent pas au débat sain, à l'écoute, mais au scandale.

Ils s'immiscent dans la vie privée. Ils sont manipulés par des marques qui payent pour mettre en avant leur contenu. À l'heure où la décroissance est urgente, ils entretiennent et valorisent la société de consommation à travers l'abondance de publicité comme modèle économique. Florie Vine les appelle d'ailleurs les Réseaux Commerciaux.

Sans oublier de parler des bots, des milliards de faux comptes qui sont instrumentalisés pour faire monter des sujets politiques dans les téléphones de chacun·e. Aujourd'hui, on parle d'un internet mort, peuplé de robots qui alimentent artificiellement la majorité des interactions numériques. Twitter (X) en est rempli.

Au cours des années, ils ont permis à des discours haineux et capitalistes de proliférer. Ils ont ouvert la voie à la banalisation de discrimination, violence, racisme, xénophobie. Ils ont permis à ces personnes de trouver un écho, de se féderer. Des communautés machistes, racistes, homophobes, identitaires ont pu se créer. Même si la pensée progressiste a aussi trouvé sa place, elle n'a servi jusqu'ici à ce monstre fachiste de grandir en s'y opposant.

Ils ont aidé à créer une culture de droite.

Pour les élections législatives qui arrivent en France, comme dans la campagne de Donald Trump aux États-Unis, les réseaux sociaux jouent un rôle décisif en amplifiant les controverses, souvent polarisants et basés sur la désinformation. Les algorithmes ont favorisé la viralité de ses tweets et posts, mobilisant une base électorale solide par des moyens infames. Bien-sûr ils ne sont pas les seuls responsables.

On pourrait dire qu'ils vont s'améliorer, que les discours progressistes y font aussi leur place, mais je pense qu'à la fin non, c'est dans leur nature d'être ainsi.

Les messages courts des réseaux sociaux nous poussent à avoir une réflexion élusive, inaboutie. Même leur lecture est assez lacunaire, ce sont des bribes de pensée qui se mélangent et on passe d'un à l'autre, sans arriver à rien.

Pour toutes ces raisons, je pense qu'Internet, dans la manière dont il est actuellement gouverné par des réseaux sociaux extrêmement puissants et hégémoniques, nous pousse à avoir une culture qui se droitise.

Le blog comme refuge

Mais il y a de l'espoir ! Pour échapper à cette influence néfaste, j'ai décidé de trouver refuge sur ce blog.

Le blog est une partie du Web qui est en dehors du brouhaha constant des réseaux sociaux. C'est du discours qui se doit d'être plus argumenté, plus construit (même s'il n'est pas forcément sourcé). On ne peut pas publier un article de blog comme on lance un tweet sur son adversaire politique. Le blog est un type de document beaucoup plus horizontal et démocratique. Le billet de blog nous fait passer par une introduction, un développement, une conclusion. En cela, je pense que c'est plus sain de me concentrer sur le blogging. Je veux créer un boût d'internet humain, sain, poétique, argumenté.

Lorsque j'écris un article, je parle à cœur ouvert au monde entier. Il n'y a pas d'algorithme pour trier ma pensée. Il n'y a pas de flux dans lequel celle-ci va se perdre, rien d'autre que cette bouteille à la mer.

Les réseaux sociaux ne changeront pas, ils guident la pensée par la manière dont ils fonctionnent, c'est structurel. Il font le jeu du capitalisme débridé qui pousse à la consommation excessive et à l'individualisme. Il faudra en sortir un jour ou l'autre !

#blogging #social