Anton's blog

pourquoi j’ai arrêté l’alcool

J’ai récemment arrêté l’alcool, et j’aimerais partager ici les quelques raisons qui m’ont poussé dans cette direction. Étonnament, celà faisait longtemps que j’y pensais sans passer le cap. En fait, je buvais rarement plus d’une bière à l’apéro, rien de bien méchant à première vue. Je ne souffrais pas d’accoutumance. Je dois donc avouer qu’il est facile pour moi d’arrêter sachant que je n’ai pas d’addiction. J’ai d’ailleurs trouvé peu de témoignages de personnes « saines » qui faisaient ce choix. Est-ce un sujet tabou ? L’alcool est une drogue en vente libre, largement consommée dans la société. Souvent j’ai senti que l’on m’a imposé de boire. Il y a 6 mois j’ai décidé d’arrêter, et de voir ce qui allait se passer. Voici un simple témoignage sur les raisons qui m’ont poussées à passer le cap.

Pour ma santé

Cela peut sonner comme une évidence. Mais comme je le disais, je buvais peu d’alcool… donc quel problème pour ma santé ? Eh bien justement, c’est cette faible consommation d’alcool qui était devenue un problème : en consommant de l’alcool très ponctuellement, je ne pouvait pas m’y habituer. Les effets étaient donc encore plus forts ! Même en ne prenant qu’une simple bière, j’avais quelques symptômes de gueule de bois le matin. Mon corps m’envoyait des signaux de détresse subtils, mais désagréables. Ces signaux allaient à contre-sens de ce à quoi je travaille le reste du temps… être plus attentif à mon corps, et prendre soin de moi pour me sentir bien, tout simplement. Donneriez vous de l’alcool à votre animal de compagnie, à votre plante d’appartement, à un enfant ? Je ne veux pas m’empoisonner, alors j’ai décidé d’arrêter.

Culture viriliste et autodestructrice

Comme la viande, l’alcool est souvent associée au masculin et la virilité. C’est un élément central de la culture patriarcale française. Étonnement ce comportement autodestructeur est socialement encouragé. Il est de bon goût de se montrer résistant à de forts taux d’alcool. Comme si vaincre ce surplus d’alcool, « bien tenir l’alcool », était un gage de force et de vigueur. C’est souvent aux hommes que l’on donne ce rôle. On nous met alors au défi de la boisson, pour voir qui triomphera et « tiendra » toute la soirée. Qu’est-ce que cette adoration pour l’autodestruction ? Alcoolisé·es, on devient chacun un personnage grotesque de la grande comédie humaine. À ce goût pour l’autodestruction, j’oppose le choix de la consicence ! Rester clairvoyant, conscient d’être vivant, d’être en paix tout le temps. Parce que je ne veux pas jouer ce jeu bizarre, j’ai décidé d’arrêter.

Autoriser autrui à s’y refuser

Comme tous les comportements que l’on partage, boire de l’alcool est un acte social. On se retrouve souvent à prendre un verre de plus pour accompagner le groupe. Malgrès nous parfois, on se plie à cette convivialité. Mais que se passe t-il si quelqu’un·e refuse ? S’ouvre alors une brèche dans le rituel mondain. C’est alors l’occasion parfaite pour les autres convives qui souhaitent rester sobre. Celleux-ci peuvent alors suivre simplement me suivre et refuser à leur tour. Pour donner l’opportunité aux autres de faire même, j’ai décidé d’arrêter.

Il faut être en bonne santé pour renverser le capitalisme

Enfin, je pense que le capitalisme en nous forçant à travailler beaucoup et à surproduire, nous rend tristes et insatisfaits. Si tristes et insatisfait que nous avons besoin d’oublier. L’alcool joue un rôle pour tempérer les mécontentements, faire taire les luttes sociales et écologiques et que les masses noient leurs malheurs dans l’alcool. Je pense que le capitalisme industriel et débridé ne crée pas la condition de notre santé mais nous rend faible et dépendant en nous donnant beaucoup de sucre et des substances addictives. L’alcool parmi elles a une place de choix.

Pour finir, je dirais qu’en arrêtant l’alcool, un angle mort apparaît : il y a si peu d’options sans alcool dans la plupart des endroits festifs. Tout un pan de la culture gustative reste à découvrir ! Les petites brasseries et les grandes marques cherchent à développer des boissons sans alcool. Il existe de nombreuses raisons pour lesquelles les gens peuvent refuser l'alcool (grossesse, religion, santé). Il est donc essentiel de développer cette offre pour une plus grande inclusivité. Je suis content de participer à ces découverte et goûter tous les softs de la carte.

Santé !

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